La conclusion des Assises de la prévention dont le sous titre était :« La prévention des risques sexuels en Guadeloupe, a-t-elle ses spécificités ? »est rapportée dans cet article , elle a été rédigée par le collectif de rédaction et les axes de travail sont identifiés

Le collectif de rédaction

Après les remerciements exprimés par le Docteur OLIVO à tous les participants des Assises, la parole est donnée à Madame le Docteur GOERGER-SOW, Présidente du COREVIH.

Pendant ces deux jours de rencontres, de nombreux échanges ont eu lieu entre les adhérents des associations, les chercheurs, les agents des institutions diverses qui s’occupent de la prévention des risques sexuels, de la prévention des IST, de l’Education Pour la Santé et les usagers présents.

La question posée par le thème de ces Assises : « La prévention des risques sexuels en Guadeloupe, a-t-elle ses spécificités ? », a permis l’orientation des réflexions vers les aspects liés à l’identité spécifique en Guadeloupe, défendue par les acteurs sociaux.

Différents points ont été soulignés :

les rapports sociaux de sexe

L’importance des femmes dans l’épidémie en Guadeloupe (contamination majoritairement hétérosexuelle), renvoie à un questionnement sur les rapports sociaux de sexe.

On peut constater qu’il y a un déséquilibre dans les rapports homme/femme, en faveur des hommes, ce qui rend plus difficile les négociations sur le mode de la prévention.
Cette construction sociale de l’homme, important, puissant, protecteur, va provoquer le rejet de l’homosexuel et favoriser l’homophobie. Ces rapports de genre sont reproduits dans l’éducation tant dans les familles qu’à l’école.

les normes et valeurs des acteurs de prévention

Les acteurs de prévention doivent réfléchir sur leurs propres normes, les normes sociales et les valeurs de la société pour mieux appréhender les différences de l’autre.
Pour ce faire, il est important de renforcer les formations, l’analyse des pratiques et réactualiser les informations données.

Les références de prévention

Une question se pose :
La prévention « idéale » n’est-elle pas le reflet de l’angoisse des soignants et de leurs difficultés à reconnaître qu’ils ne sont pas omnipuissants dans leurs discours sur la prévention ?
L’on pourrait également s’interroger sur le fait que le préservatif reste l’outil majeur de la prévention ? La pratique de terrain montre qu’il n’en ait rien si l’on se référe aux différentes enquêtes réalisées et aux constats des socioprofessionnels sur le terrain.
D’autres pistes d’actions de prévention sont proposées concernant, entre autre, les échelles de réduction des risques.

L’importance de la personne à qui s’adresse la prévention et de la communauté à laquelle elle appartient

Pour exposer ces nouveaux discours, il est important que le message soit clairement exposé afin que la compréhension soit efficace.
Pour que l’acteur de prévention ne se trompe pas de cible, il faut placer l’usager au centre de son problème, afin que ses besoins soient justement définis.
La parole est essentielle dans la relation avec ces personnes. Une écoute est l’une des conditions du maintien du contact entre le professionnel et l’usager, avec une éthique obligatoire dans la conduite de la relation. Ainsi doivent être acquises des conditions essentielles relationnelles, telles le non jugement, le respect de la confidentialité et la non stigmatisation.

Une des manières pour mieux sensibiliser les personnes consisterait à travailler dans et avec les communautés. Il est important de développer la participation des médiateurs communautaires au sein de nos structures tant associatives qu’institutionnelles.

L’importance des outils

Les outils de prévention devront être répertoriés, évalués, référencés et communiqués. Peut être constituent–t-ils des outils spécifiques à nos publics de la Guadeloupe ?

La mise en place d’un collectif d’associations

Ainsi, un collectif d’associations permettrait aux professionnels de mieux travailler ensemble, de déceler plus facilement les besoins du terrain et de faire des propositions communes.

Les axes de travail retenus

Nous retenons comme axes de travail :

  • Rapports sociaux de sexe,
  • Formation des acteurs,
  • Evaluation des actions,
  • Outils de prévention (création d’outils spécifiques),
  • Actions de santés communautaires,
  • Mise en place d’un collectif d’associations.

Le collectif de rédaction

Un poster a été présenté au congrès de la SFLS les 4 et 5 novembre 2010