Les Journées Nationales d’Infectiologie ont eu lieu du 15 au 17 juin 2022 à Bordeaux.

Cette 23e édition des JNI, la deuxième à Bordeaux, a attiré comme à l’accoutumée beaucoup de monde, avec un programme large, couvrant tous les champs des maladies infectieuses.
Le Covid en faisait partie, d’une part dans le programme scientifique, mais aussi pour remarquer que les gestes barrières et le port du masque sont laissés à l’abandon alors que la 7e vague commence à pointer son nez et à susciter quelques inquiétudes…
Ce flash-infos ne traite que les communications ayant trait à l’infection par le VIH et le Covid.
F. Caby a rapporté les données de l’étude sur la mortalité chez les PVVIH (n = 6 754) entre 2016 et 2020, suivis en Île-de-France. Sur cette période, 4 % sont décédés, majoritairement des hommes, d’âge médian 58 ans. La première cause de décès réside dans les cancers non classant sida, dont le cancer du poumon, qui arrive en tête. Ensuite, 14 % des décès sont liés à des complications cardiovasculaires. Il est donc primordial, à l’ère des traitements ARV très efficaces, d’insister sur le sevrage tabagique et la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire.
Les troubles du sommeil sont fréquents chez les PVVIH, rapportés dans près de 60 % des cas, et il n’existe pas de recommandations spécifiques de prise en charge. Un consensus de type DELPHI devrait permettre la rédaction de bonnes pratiques pour dépister et prendre en charge nos PVVIH, et ainsi contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie.
Les résultats de l’étude COV-POPART, en particulier la réponse humorale à la vaccination Covid-19 en population particulière, étaient très attendus. Il s’agit d’une cohorte prospective multinationale ayant inclus des patients, entre mars et décembre 2021, dans 11 populations particulières (immunodéprimés, VIH, obésité, diabète, groupe contrôle). La proportion de participants avec des anticorps IgG anti-Spike (= répondeurs) et des anticorps neutralisants spécifiques a été évaluée de manière standardisée et centralisée 1 mois après la 2e dose de vaccin. Les résultats montrent, à 1 mois de la fin du schéma vaccinal standard de primovaccination, une réponse humorale hétérogène dans les populations particulières. Cette réponse est diminuée chez les patients atteints de SEP, GSCH, TOS, hypogammaglobulinémie, mais pas chez les PVVIH, les diabétiques, les obèses ou chez les patients atteints de cancer.
Bien d’autres aspects de la prise en charge des PVVIH ou des patients Covid sont abordés dans ce numéro, ou dans les interviews.
Bonne lecture à toutes et tous, et rendez-vous à Grenoble en 2023 !

Dr Jean-Luc MEYNARD
Médecin / Pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique / Hôpital Saint-Antoine, AP-HP / Paris / France

La PrEP d’aujourd’hui et de demain
Pr J. MOLINA
Troubles du sommeil des PVVIH : vers de nouvelles recommandations ?

Dr Jean-Philippe MADIOU

Retrouvez tous les ESSENTIELS de ces journées en cliquant ICI