Contexte

Situation épidémiologique

Les DFA connaissent une situation épidémiologique relative au VIH/sida plus défavorable que la métropole avec une incidence et une prévalence de l’infection plus élevées.

Le nombre de découvertes de séropositivité en 2007 rapporté à la population y est bien supérieur[1][1] : 20,7 pour 100 000 habitants en Martinique, 38,4 pour 100 000 en Guadeloupe et 161,2 pour 100 000 en Guyane, contre des taux s’échelonnant de 1,8 à 9,4 pour 100 000 habitants dans les différentes régions de métropole, hormis l’Île-de-France où celui-ci s’élève à 24,7[2][2]. L’incidence du sida y est également supérieure avec, en 2007, un nombre de nouveaux cas rapporté à la population de 4,4 pour 100 000 habitants en Martinique, 16,3 pour 100 000 en Guadeloupe et 34,2 pour 100 000 en Guyane contre des taux variant de 0,6 à 3,3 dans les régions de métropole[3][3].

Le recours au dépistage

On note globalement un très fréquent retard au dépistage du VIH, entraînant une prise en charge tardive et une moindre efficacité thérapeutique des traitements. En 2007-2008 en Guadeloupe, une part très importante (48 %) des découvertes de séropositivité s’est faite en raison de signes cliniques ou biologiques. Ce motif représente environ un tiers des découvertes en Guyane et en Martinique.

Le nombre de tests effectués en 2008 rapporté à la population est pourtant plus élevé dans les DFA qu’en métropole[1][1][2]. Peu affecté par l’âge, le diplôme, la situation matrimoniale ou l’activité sexuelle, le recours au dépistage semble toutefois moins s’inscrire dans une stratégie de prévention individuelle qu’en métropole.

Alors que les multi partenaires des DFA sont aussi nombreux que ceux de métropole à avoir fait un test dans l’année, les abstinents et les mono partenaires sont bien plus nombreux qu’en métropole à être dans ce cas - sans doute du fait que la proportion de tests effectués dans le cadre d’un bilan sanguin y est bien plus élevée qu’en métropole (17% contre 7%). Mais la prévalence très forte du VIH impose d’augmenter encore nettement le recours au dépistage, pour l’installer comme une démarche régulière, afin de détecter précocement une éventuelle contamination - sachant que le risque d’exposition au VIH est plus élevé qu’en métropole.

Objectif
Inciter les populations à forte incidence de VIH à réaliser un test en installant le dépistage comme une démarche permettant de prendre soin de sa santé et de celle des autres.

Stratégie
Favoriser le recours au dépistage du VIH hors de toute notion d’exposition au risque :

- en le banalisant par un focus sur le moment du test lui-même. Notamment en présentant les multiples opportunités de le faire au cours de sa vie.

- en valorisant les personnes qui font la démarche.

Cibles
La campagne est ciblée en direction des populations des DFA. Elle fait écho à une campagne similaire grand public diffusée en métropole et une déclinaison à destination des migrants d’origine subsaharienne. Elle met en scène :

- un jeune couple (25-30 ans)

- un homme de plus de 50 ans

- une jeune femme (20-25 ans)

Création
Le principe créatif est le suivant : associer le recours au test de dépistage à des moments de vie déconnectés de la prise de risque, valoriser la démarche en tant que telle en associant le test à des valeurs positives.

Ainsi nous mettrons en scène diverses personnes issues des populations antillo-guyanaises qui sont à un moment important de leur vie et qui affirment fièrement qu’ils font le test.

Le message : "Tout le monde a une raison de faire le test".

Dispositif média
- Un film TV diffusé sur les chaînes locales , dont RFO, Trace TV et France ô.

- Une campagne d’affichage déclinée en presse (quotidienne et magazine).

- Une campagne radio : un spot Guyane et un spot Antilles.

Calendrier
Diffusion durant 3 semaines autour du 1er décembre.

Rediffusion durant le Carnaval en Février.

[1] Donnée’s corrigées pour les délais de déclaration et pour la sous-déclaration. Au total, en 2007, 83 découvertes de séropositivité ont été diagnostiquées en Martinqiue, 173 en Guadeloupe et 337 en Guyane.

[2] BEH. Numéro thématique, L’infection à VIH/ sida en France, 1er décembre 2008 ; 45-46 : p.437

[3] Idem

Elsa Stoll

Chargée de communication

Direction de l’information et de la communication

T : 01 49 33 22 43

mail : elsa.stoll chez inpes.sante.fr