Compte-rendu de la réunion du 8 Avril 2014
Marie-Lise SALIN (Psychologue clinicienne, Centre Hospitalier de la Basse-Terre)
RESUME

La présentation de la pédiatre, Martine Lévine s’inscrivait dans le cadre de la réflexion qui est menée depuis deux ans par le groupe « Psy » sur le « passage » dans les services d’adultes, des adolescents séropositifs suivis auparavant en pédiatrie.

Il s’agissait dans ce nouveau dispositif de transition, de la mise en place d’une consultation spécifique destinée aux adolescents « tout venant », dont une cinquantaine de jeunes séropositifs.

Le succès de cette expérience tenait essentiellement à la qualité de l’accueil réservé aux jeunes, à l’absence de marquage relatif au Sida, à la disponibilité des différents membres de l’équipe et à l’organisation de ces consultations mensuelles.

Le croisement de ce dispositif avec celui de l’équipe belge , a permis d’élargir la réflexion sur différents points qui ont suscité de nombreux échanges s’appuyant sur les constats suivants :

• La transition nécessite du temps : une durée de 2 à 3 ans en moyenne est à prévoir quelque soit la variation des modèles de dispositifs proposés.

• La nécessité de programmer ce passage en tenant compte à la fois de l’âge des jeunes (généralement autour de 17 -20 ans), du vécu des parents et de la mobilisation de l’équipe médicale par rapport à cette démarche de transition.

• Le risque encouru de perdre ces jeunes patients au cours de ce passage.

• La peur du changement, de l’inconnu, de l’entrée dans le monde des adultes.

Par ailleurs, des réactions passionnelles autour de la question du choix laissé aux adolescents concernant cette transition ont été observées : les deux psychanalystes présents ont spontanément animé le débat en rappelant les représentations inconscientes que réveille le Sida, notamment les interrogations inévitables sur les origines de la transmission avec les fantasmes de filiation fautive, de sexualité monstrueuse, et de procréation interdite (évocation sous-entendue de l’inceste) qui sont ravivés par la question de la prise en charge « couplée » du jeune séropositif et de sa mère dans le même service adulte et par la même équipe médicale.

En somme, un éclairage important qui nous a donné à réfléchir à la fois sur la configuration des différents dispositifs et sur leurs limites.

La réflexion se poursuit en juin 2014, date la prochaine rencontre du groupe « Psy » Adovih.