Cet article présente les constats sur le retard au dépistage en Guadeloupe, les obstacles à lever, l’apport des test rapides et leur encadrement nécessaire, les conclusions et recommandations faites à l’issue du séminaire sur le dépistage du VIH les 26 et 27 novembre 2010 pour lutter contre le ratard au dépistage.

L’objectif du séminaire était : la mise en application des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS)en Guadeloupe ?

Les nouvelles stratégies de l’HAS et plan de lutte contre le SIDA

Ces recommandations proposent de nouvelles stratégies de dépistage reprises dans le plan national de lutte contre le VIH/SIDA 2010-2014 et celui en direction des populations d’Outre Mer.
Ces nouvelles stratégies reposent sur deux volets :

  • Proposition systématique du VIH à la population générale de 15 à 70 ans Le dépistage doit intéresser chaque personne indépendamment de tout notion de risque.
  • Dépistage répété pour des groupes plus vulnérables et, dans les DOM, tous les ans pour les multipartenaires (plus d’un partenaire dans l’année).

Retard au dépistage en Guadeloupe

On constate un retard au dépistage en Guadeloupe, des occasions manquées et des freins au dépistage. Si le nombre de tests de VIH réalisés est plus élevé en Guadeloupe qu’en métropole, les découvertesde séropositivité persistent y compris chez des personnes qui ne pensaient pas avoir pris de risque et/ou à qui les soignants ne l’avaient pas proposé. Ceci démontre que la stratégie de proposition systématique du test permettra de lutter contre le ratard au dépistage lié en grande partie à la stigmatisation attachée à cette maladie

Obstacles au dépistage

On constate des obstacles à lever pour un dépistage généralisé

  • Au niveau des soignants :
    dificultés à proposer un test aux personnes de plus de 50ans ou vivant en couples ou ayant des enfants ;
    lourdeur de l’accompagnement nécessaire ;
    manque de temps.
  • Au niveau de la population générale, du fait de la stigmatisation, difficulté pour chacun de se sentir concerné.
  • D’une façon générale, difficulté à atteindre les groupes plus vulnérables
  • -* Offres de soin : inégalité de répartition des centres de dépistage sur le territoire.
  • Institutions : pression sur prescripteurs s’ils dépassent leur quotas.

L’utilisation des tests rapides à encadrer

Ils faciliteront le dépistage en augmentant les lieux de dépistage, mais ceux-ci ne pourront se faire qu’après une formation des prescripteurs, obtension d’une habilitation par l’ARS pour les services, les centres médicaux ou les associations qui les utiliseront,après vérification que chacun applique les critères de qualité.

Recommandations à partir des ateliers

Les ateliers ont permis de mettre en évidence les recommandations suivantes :

  1. Nécessité de diffuser les recommandations à chaque catégorie professionnelle, nécessité de dédramatiser le dépistage et nécessité de l’inclure dans le bilan demandé.
  2. Mise en place d’un accompagnement des soignants adapté, en réponse à leur demande
    diffusion des coordonnées des relais professionnels identifiés (plaquette, site www.corevih971.org
    travail en réseau ou chacun a sa place identifiée.
  3. Formations nécessaires
    des professionnels de santé : du dépistage à lapathologie ; annonce de maladies graves ; counselling adapté aux TDR tests de dépistage rapide. ces formations ont pour but la réappropriation par la médecine de ville de tous les aspects concernant la prévention le dépistage et le suivi des patients.
    Pour tous : travail sur les représentations de la maladie.
    Formation de formateurs à l’utilisation du TDR.
  4. Mise en place de groupes de travail pour l’élaboration de programmes territoriaux afin d’harmoniser les offres de dépistage sur le territoire et développer l’utilisation de tests rapides.
  5. Mise en place d’un comité de pilotage associatif pour appliquer les recommandations de l’HAS avec des associations volontaires locales, avec l’ aide d’associations nationales.
  6. Diversification des offres de dépistage sur le territoire afin d’augmenter les possibilités de dépistage de proximité : mise en place d’un bus, travail avec les groupes vulnérables, reflexion à mener pour mise en place dépistage dans les services d’urgence.

Il apparait important de prendre en compte par la suite

  • L’ augmentation nécessaire dans enveloppe du soin de la part liée à la prévention
  • L’augmentation du nombre de personnes dépistées et de la file active
  • le travail sur accès aux droits afin que les lois sur immigration ne viennent pas en contradiction avec ces recommandations et n’entrainent pas l’exclusion d’une partie de la population.
  • L’intégration du dépistage du VIH dans dépistage des IST et la prévention du VIH dans prise en compte de la santé globale.
  • Le projet INTERREG qui s’adresse aux populations vulnérables .
  • Le rôle reconnu des COREVIH dans la gouvernance, bien décrite dans le plan 2010-2014 et souligné par le directeur adjoint de l’ARS dans son discours d’introduction du séminaire.