Le Caribbean Aids Testing Day a été initié en 2008 par le Caribbean Broadcast Media Partnership on HIV/AIDS (CBMP), en collaboration avec le PANCAP et la Scotiabank. L’objectif de cet évènement dorénavant annuel est de contribuer à stopper l’épidémie de l’infection par le VIH dans la Caraïbe par un renforcement du recours au dépistage.

Déstigmatiser et dédramatiser le dépistage du VIH

La stratégie du CBMP et de ses partenaires est de "dé-stigmatiser" et de "dédramatiser" le test de dépistage du VIH pour ainsi améliorer la disposition des populations de la Région à y recourir. Les Etats et territoires suivants ont participé à la première édition en 2008 : Anguilla, Antigua et Barbuda, la Barbade, la Dominique, Sainte Lucie, Saint Kitts et Nevis, Saint Martin (néerlandais) et la Jamaïque. Cette année, la Guadeloupe s’associe à cette journée.

Les Centres de dépistage du VIH et des IST seront ouverts à cette occasion en Guadeloupe et à st Martin

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  • Centre Communal d’Actions Sociales (CCAS) du Moule de 8 h 30 à 16 h
  • CLASS de Grand Bourg DE MARIE-GALANTE DE 10 h à 15 h
  • Dispensaire de Beauperthuy 0à Pointe-à-Pitre de 8 h 3 à 16 h
  • Anciens locaux des urgences du Centre Hospitalier de Basse-Terre de 8 h 30 à 16 h.
  • CIDDIST CH Louis Constant Fleming de 12h à 19H
  • SLD 6 RUE fichot Marigot St MARTIN DE 8h à 17h

Contexte

La Guadeloupe est le 2ème département le plus touché par l’infection à VIH par le nombre de nouveaux cas et St Martin est une zone très concernée.

Alors que généralement le recours au test du VIH est assez important en Guadeloupe, il n’en demeure pas moins que le retard au dépistage y reste un problème. Or, des études récentes ont montré qu’outre l’intérêt que cela pouvait présenter du point de vue du traitement, le dépistage pouvait être une des cartes majeures à jouer dans la lutte contre la propagation de l’infection par le VIH.

Il est, dès lors, primordial de renforcer l’incitation au dépistage en Guadeloupe où l’épidémie garde un dynamisme persistant.

Le retard au dépistage (-200CD4) persiste et concerne 41 % des 53 patients nouvellement dépistés en 2010 (Rapport 2010 COREVIH Guadeloupe St Martin St Barth).
Si l’enquête KABP VIH, réalisée en 2004 dans les Antilles et en Gyane a mis en évidence des progrès, entre 1992 et 2004, en termes de connaissances sur le VIH, d’attitudes moins négatives à l’égard d VIH et moins de discriminations visant les personnes infectées, il faut noter qu’il n’ya aucun progrès en terme de dépistage du VIH. Il faut supposer que les efforts déployés pour l’incitation au dépistage volontaire n’arrivent toujours pas à mobiliser les publics les plus vulnérables à l’infection.

Une offre de dépistage à faire mieux connaître et à adapter aux besoins de spopulations prioritaires

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En 2008, la HAS a fait des recommandations pour le dépistage qui induisent des modifications importantes pour la Guadeloupe et St Martin : le dépistage universel. "Dépistage de l’infection par le VIH en France : Stratégie et dispositif de dépistage. Synthèse et Recommandations", HAS, octobre 2009.

Il s’agit pour les médecins de proposer systématiquement le test de dépistage à l’ensemble de la population, hors notion de risque ou de contexte particulier. Désormais, le dépistage volontaire n’est plus axé uniquement sur l’attitude des individus mais également sur celle du système de santé. Il mobilise les acteurs classiques du dépistage (CDAG/CIDDIST/hôpitaux et centres/postes de santé) et donne une place importante aux médecins traitants qui en Guadeloupe sont les auteurs du plus grand nombre des prescriptions de tests. L’offre de dépistage, qui reste proche du dispositif classique en France, est également enrichie par l’autorisation récente des TROD (Tests rapides d’Orientation Diagnostique). Arrêté du 9 novembre 2010 fixant les conditions de réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique de l’infection à virus de l’immunodéficience humaines (VIH1 et 2).

Il est donc primordial de communiquer sur cette offre, qui sera bientôt mise en place, aussi bien sur le dispositif classique que les nouvelles stratégies.

La nécessité de renforcer l’incitation au dépistage

L’incitation au dépistage est faite de différentes manières. D’une part, par le biais de campagnes médias grand public réalisées par l’INPES. Ces campagnes, en dehors du fait de ne pas être permanentes, ne permettent pas toujours de bien cibler les publics prioritaires pour élaborer à leur intention des messages adaptés. D’un autre côté, les associations mènent des campagnes soit à la faveur d’évènements (Journée mondiale du Sida, Journées Caribéennes du dépistage) soit de façon permanente.

Le dépistage à un stade précoce de l’infection par le VIH augmente les chances de traiter de façon optimale les personnes infectées avec une réduction significative de la morbidité et de la mortalité liées à l’infection par le VIH. Les patients bien traités, qui ont une charge virale indétectable, ont moins de risque de transmettre l’infection par le VIH. L’incitation au dépistage devient ainsi une démarche de prévention et de lutte contre la propagation de l’épidémie. Elle est essentielle.